Une hauteur à chaque marche
C’est sur une île
Qu’elle voudrait abandonner jusqu’à plus soif
Son vieux miroir
Inconsolable
Loin de Rome et de Venise
Qui rayonnent à la retrancher
Dans des pensées qui bourdonnent
Ici elle découvrira
Ces estuaires d’effluves
Dont la chevelure cannelle se laisse figer
Par l’écho du silence
Là couchée au clignement du jour
Elle attendra ce soleil qui piègera l’ombre
Cette ombre qui déverse sa pulpe
Jusqu’aux plis de son cou
Tel un ruisseau de larmes assiégé
Par une raison qui s’essouffle
Miroir regarde
Regarde cette eau aventureuse
S’éloigner du rivage et atteindre
Ce ciel embrasé d’étoiles de comètes
Pour donner un sens à sa vie
Miroir regarde
Au travers de ce rideau de pluie
Toi qui marche côte-à-côte
À hauteur des yeux des lèvres
De cet étranger
Né dans un asile de rêves
Regarde au travers
Le tranchant de l’échafaud du temps
Apprivoise-le dans ta chair
Et poursuis le vent
Deviens clairière deviens l’éclair fuis vers le firmament
Loin de Rome et de Venise
On perçoit quelquefois cette prière
Jusqu’aux banquises du pôle sud
Qui place l’homme des banlieues
À hauteur de l’univers
Cet homme qui ne veut naître grandir et mûrir
Que sur une ligne d’arrivée
D’où il prendra un nouveau départ
Destination l’île de l’évasion
D’où sans cesse scintille
Un deuxième cœur